Aux portes de Perpignan, E-ko Land, le premier parc à thème qui se veut post-apocalyptique
Aux portes de Perpignan, E-ko Land, le premier parc à thème qui se veut post-apocalyptique
Basé à Cabestany (Pyrénées-Orientales), E-ko Land est un endroit singulier, construit avec des matériaux de récup, qui propose des jeux pour sensibiliser aux grandes questions environnementales qui traversent nos temps.
Il faut une petite (grande ?) dose d’ironie pour aller installer un parc à thème innovant, basé sur la récupération, au milieu d’une des grandes zones commerciales de l’agglomération perpignanaise, Le Mas Guérido à Cabestany. Mais c’est ce qu’a fait sans scrupule Cyrille Taquet voici près d’un an en ouvrant E-ko Land.
Avant d’être entré dans le lieu, difficile d’en saisir l’essence tant il est à la croisée de plusieurs ambitions portées par un seul homme. Cyrille Taquet, 38 ans, se définit comme autodidacte, a quitté le foyer parental à 15 ans, ouvert son premier restaurant à 19 ans, puis monté une affaire de traiteur. Avant la bascule et la prise de conscience, fortuite, qu’on ne peut raisonnablement pas continuer comme cela.
Monter des affaires, il sait. Reste à trouver le moyen de travailler tout en sensibilisant les autres aux questions environnementales, au recyclage, leur faire comprendre qu’on ne devrait pas jeter autant. Alors ce sera E-ko-Land, ni escape game, ni parc à thème classique, plutôt une synthèse entre le jeu, la politique et l’économie circulaire un « performer game ».
« Nous créons tout nous-même, en interne avec nos compétences, les jeux, les décors, et le plus possible avec des matériaux de récupération dénichés sur des chantiers de démolition ou dans les recycleries ou chez Emmaüs », explique-t-il. Au Mas Guérido, sa « preuve de concept » comme il la présente, comporte trois salles, trois jeux, dans lesquels il faut faire preuve d’audace, de dextérité, de solidarité dans une ambiance post-apocalyptique. Il y a du Walking Dead et du Mad Max là-dedans… Les scores des joueurs sont affichés en permanence et mis en concurrence avec ceux qui sont passés avant… C’est la touche « tech » comme il dit. Et ils reviennent, ces joueurs, améliorer leurs performances. Il y a aussi la touche intergénérationnelle. Travailler sur la récup c’est s’ancrer dans le passé : beaucoup découvriront ce qu’est une cassette vidéo, un Minitel…
Le lieu sert de support à des programmes de team building, la cohésion d’équipe, activités prisées par les entreprises pour huiler les relations entre salariés. Mais il travaille aussi avec des publics plus jeunes venus de la mission locale pour surmonter le trac d’un premier entretien pour un job. Il ne faut pas traîner en route pour suivre ses idées. « On travaille maintenant à développer un système de franchise d’E-ko-Land, il y a des projets en Occitanie et ailleurs. Mais à chaque fois, si les jeux sont les mêmes, pour que les participants puissent s’affronter d’une ville à l’autre, l’habillage sera forcément différent puisque nous construirons, comme à Cabestany, à partir de matériaux de récupération. » Avec des objectifs ambitieux, toujours être au-delà de 90 % de récup.Ambiance Mad Max
Des projets en Occitanie et même au-delà
